L'Amour inconditionnel de Dieu

Dans la parabole du fils prodigue, le message central est celui de la miséricorde et de l'amour inconditionnel de Dieu. Cette histoire nous rappelle que, peu importe à quel point nous nous sommes éloignés de notre foi ou de notre famille, il est toujours possible de revenir.
Le fils cadet, après avoir dilapidé sa fortune et vécu dans la misère, trouve le courage de retourner chez son père. Ce geste de repentance est un acte de courage qui nous enseigne que la vraie force réside dans la capacité à reconnaître nos erreurs et à demander pardon.
L'attitude du père est tout aussi remarquable. Sa réaction à la vue de son fils est une illustration parfaite de l'amour divin. Au lieu de se concentrer sur les fautes de son fils, il choisit de célébrer son retour. Cette scène nous interpelle sur notre propre capacité à accueillir les autres, même ceux qui ont péché. L'amour du père est un modèle pour nous tous, nous appelant à dépasser nos jugements et nos préjugés.
À l'opposé, le fils aîné représente ceux qui, par leur propre rectitude, perdent de vue l'essentiel : l'amour et la joie de la réconciliation. Son ressentiment à l'égard de son frère montre que, parfois, ceux qui semblent être "bons" peuvent aussi éloigner l'harmonie familiale. Cela nous rappelle que la jalousie et l'intolérance peuvent diviser, même au sein des familles.
En cette période de Carême, nous sommes invités à réfléchir sur nos propres attitudes. Sommes-nous ouverts à la réconciliation ? Sommes-nous capables de célébrer le retour de ceux qui se sont égarés ?
En nous rapprochant de Dieu, nous apprenons que chacun de nous est digne d'amour et de pardon. C’est là l'essence même du message chrétien: l'amour de Dieu est pour tous, sans condition. Que cette vérité guide nos actions et nos pensées, afin que nous puissions être des instruments de paix et de réconciliation dans le monde. Amen.
Abbé Tobias Bekong, vicaire
Secteur pastoral de Bellevue
Il voit, entend et connaît nos souffrances

En ce troisième dimanche de Carême, la liturgie de l’Église nous offre des textes d’une grande richesse. La première lecture présente un passage fondateur de la foi d’Israël, et donc aussi de la foi chrétienne. Dans une vision, Dieu se révèle à Moïse comme étant à la fois le Tout Autre et le Tout Proche. Le Tout Autre : « N'approche pas d'ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » Le Tout Proche: « J'ai vu, oui, j'ai vu la misère de mon peuple… Oui, je connais ses souffrances. » Ce récit magnifique est important pour la foi d'Israël et pour la nôtre : l’humanité découvre qu’elle est aimée de Dieu, au point que celui-ci voit, entend et connaît nos souffrances. Quel lien pouvons-nous établir entre ce texte de l’Ancien Testament et l’Évangile de saint Luc ?
Dans son Évangile, saint Luc rapporte deux faits divers ainsi que la parabole du figuier. À première vue, ce rapprochement peut surprendre, mais si Luc nous le propose, c’est qu’il a une idée derrière la tête. Les disciples mentionnent à Jésus deux événements tragiques qu’ils peinent à comprendre. Ils se demandent : qu’ont donc fait ces personnes pour mériter une telle fin ? Spontanément, une seule explication semble s’imposer : la souffrance serait une punition de Dieu à cause de leurs péchés. Or, Jésus est catégorique : il n’existe pas de lien direct entre la souffrance et le péché. Non, ces Galiléens n’étaient pas plus pécheurs que les autres... Non, les dix-huit personnes écrasées par la tour de Siloé n’étaient pas plus coupables envers Dieu que le reste des habitants de Jérusalem. Jésus nous invite plutôt à une conversion, à changer notre regard sur Dieu. Nous n’avons pas la maîtrise des événements, mais une chose est certaine : Dieu nous aime. Voilà pourquoi nous devons lui faire confiance, car il voit, entend et connaît nos souffrances.
Dieu est cette flamme qui brûle sur le mont Horeb et aussi en chacun de nous. Il est ce vigneron patient, prêt à attendre que notre cœur se tourne vers lui avec confiance. Cela me rappelle une parole du pape François prononcée à l’hôpital Gemelli en Italie : « Je sens dans mon cœur la 'bénédiction' qui se cache dans la fragilité, car c’est précisément dans ces moments-là que nous apprenons à faire encore plus confiance au Seigneur. » Bon Carême, bon printemps spirituel !
Yvan Demers, coordonnateur
Secteur pastoral de Bellevue