Qui est mon prochain ?
La liturgie de l’Église nous propose aujourd’hui des lectures qui insistent sur l’importance de mettre en pratique la Parole de Dieu. Dès la première lecture, Moïse nous rappelle que cette Parole n’est ni au-dessus de nos forces ni hors de notre portée. C’est justement sur cet enjeu que repose tout le dialogue entre le pharisien — qui récite parfaitement le commandement de l’amour — et Jésus. À la question : « Qui est mon prochain ? », le pharisien aurait sans doute souhaité une réponse claire et nette, définissant qui fait partie du groupe et qui en est exclu.
Mais, fidèle à son habitude, Jésus ne répond pas directement à la question. Il offre plutôt une parabole percutante, qui a le mérite d’ébranler nos convictions. Un homme est agressé et laissé à demi mort sur une route reconnue à l’époque pour ses nombreux dangers. Un prêtre passe. Puis un lévite, un serviteur du Temple. Deux hommes religieux, respectables, mais qui détournent le regard, choisissant de respecter les règles de pureté qui leur interdisent de toucher le sang ou un cadavre, de peur de devenir « impurs » aux yeux de Dieu. Puis vient un Samaritain que les Juifs considèrent comme un ennemi et un marginal. C’est lui qui s’arrête, se penche, soigne, et paie pour que le malheureux puisse se reposer et se rétablir. Jésus propose donc ici un renversement de perspective. À la question « Qui est mon prochain ? », il ne répond pas, comme on s’y attendrait, en traçant le cercle de ceux que nous devons considérer comme notre prochain. Car un cercle, aussi large soit-il, pose une limite.
Mais, pour qui sait lire entre les lignes, Jésus répond malgré tout à la question du pharisien. Le « prochain », ce n’est pas celui que nous choisissons, mais celui que Dieu place sur notre route. C’est bien beau de parler comme un livre (c’est le cas du docteur de la Loi), mais cela ne suffit pas. Cette parabole nous bouscule. Elle nous oblige à regarder en face nos habitudes, nos limites et nos peurs. Elle nous rappelle que notre foi n’a de sens que si elle se traduit par des actions concrètes. Bonne semaine !
Yvan Demers, coordonnateur
Secteur pastoral de Bellevue
Comme à Béthanie...un temps pour souffler
Jésus aimait se retirer à Béthanie (Luc 10, 38-42), chez ses amis Marthe, Marie et Lazare. Là, dans la simplicité de l’amitié, il trouvait un coin de paix, de bonnes discussions, de l’amitié sincère… et un peu de repos. On pourrait dire que c’était ses vacances à lui !
Alors, à votre tour, que cet été soit votre « Béthanie ». Un moment pour vous reposer, prendre soin de vous, voir ceux que vous aimez… et pourquoi pas, laisser Dieu vous parler dans le calme d’un coucher de soleil ou dans le rire d’un repas partagé. Que la lumière de l’été vous réchauffe le cœur, et que l’Esprit Saint vous accompagne sur vos routes, dans vos balades, vos silences et vos rencontres. Bonnes vacances !
Abbés Justin Ndoole et Tobias Bekong, Andréanne Lavoie,
Michel Clairoux, Jean-François Hamel et Yvan Demers
Suis-je le 72e ?
Quand je m’inscris à un concours ou à un programme contingenté, l’anxiété se met de la partie. Vais-je être parmi les choisis ? Si je suis finalement choisi, je me demande toujours si j’ai été le premier ou le dernier sur la liste. Et si je ne suis pas parmi les élus, peut-être étais-je le dernier à avoir été rejeté !
Cela vous rappelle un jeu? Squid game ! Dans l’Évangile, Jésus a choisi 72 disciples envoyés pour une mission. 72 ! Un nombre qui désigne la multitude. Là, au contraire des concours, je m’imagine être le 73e afin de crier : « Ouf ! Je l’ai échappé belle !» Pourtant, comme disciple de Jésus, je fais vraiment partie des choisis. J’essaie alors de me convaincre que j’ai été le 72e … Je suis parfois peureux d’affirmer ma foi !
Avec le temps, j’ai compris que mon témoignage parlait plus fort s’il était en action qu’en paroles. Alors, je ne me considère plus comme le 72e que Jésus a dû accepter par dépit. La mission que Jésus me confie est devenue accessible à mes yeux. J’ai encore bien des dépassements à faire ! Mais je ne me sens plus comme le dernier des 72. Je fais vraiment partie des disciples que Jésus a choisis pour sa mission.
Jean-François Hamel, agent de pastorale
Secteur de Bellevue